Le doctorat est, en France, le plus élevé des grades universitaires. Il n’y est délivré que par les universités ou les écoles spécifiquement habilitées pour ce faire par décret. S’il constitue une marque d’excellence favorisant l’insertion professionnelle dans certains pays, comme l’Allemagne ou la Suisse, il n’en va pas de même en France. En effet, l’insertion professionnelle des docteurs est proportionnellement moins aisée que celle des titulaires du seul master. Le doctorat s’avère parfois effectivement un handicap à l’insertion professionnelle de son titulaire en dehors du cercle restreint des carrières de l’enseignement supérieur et de la recherche ; situation qui résulte tant de la faible employabilité de certains doctorats que du frein à l’emploi constitué par le doctorat lui-même dans l’esprit des recruteurs.
Il s’agit là d’une des illustrations du principe selon lequel l’employabilité ne s’accroît pas automatiquement avec le niveau de diplôme, ce qui peut surprendre tant l’affirmation inverse a pu être généralisée imprudemment.
Quoi qu’il en soit, ce constat appelle une réflexion sur les évolutions souhaitables dans la délivrance du doctorat en France afin que, dans le respect des prérogatives des institutions d’enseignement supérieur et selon un modèle déjà en vigueur dans bon nombre de pays, ce diplôme assure à ses titulaires le prestige qui devrait être le sien, avec tous les effets induits sur l’offre d’emploi.
Pour ce faire, il apparaît souhaitable que d’autres formes d’établissement d’enseignement supérieur puissent contribuer à la formation des chercheurs de façon plus en phase avec les attentes d’employeurs et que la France permette la pleine affirmation d’un doctorat professionnel considéré comme une plus-value d’employabilité.