Alors qu’il s’établissait à 100 millions en l’an 2000, le nombre d’étudiants dans le monde approchait les 218 millions en 2015, après quinze années d’une croissance spectaculaire de 4,7 % par an en moyenne. Les études conduites par PAXTER, combinant les données démographiques à différentes variables économiques, montrent que cette croissance est entrée dans une phase de très net ralentissement, et prévoient un effectif mondial d’environ 297,5 millions d’étudiants en 2035. Ces nouveaux étudiants, néanmoins nombreux, seront concentrés à 90 % dans deux zones géographiques, parmi lesquelles l’Afrique subsaharienne.

L’Afrique subsaharienne : l’un des deux pôles mondiaux de concentration des besoins nouveaux en enseignement supérieur d’ici 2035

Si la région Asie-Pacifique portera plus 63 % de la croissance mondiale du nombre d’étudiants entre 2017 et 2035, l’Inde (+18,7 millions sur la période, pour 52,3 millions d’étudiants attendus en 2035) rattrapant la Chine (+16,2 millions, et effectifs de 52,4 millions escomptés à la fin de la période), la conjonction d’une démographie dynamique et du développement économique engendrera une croissance spectaculaire du nombre d’étudiants en Afrique subsaharienne. Cette zone géographique devrait en effet compter 18,5 millions de nouveaux étudiants  sur la période et porter ainsi 24 % de la croissance de la population étudiante mondiale, avec le taux taux de croissance le plus élevé (216 %).

Bon nombre de pays africains envoient traditionnellement une part non négligeable de leurs futures élites se former en Europe et en Amérique. Toutefois, indépendamment du risque de fuite des cerveaux inévitablement lié à cette émigration, l’ampleur des besoins en formation au cours des quinze prochaines années, comme la nécessité d’accéder à une capacité de délivrer de façon autonome les compétences indispensables au développement économique, imposent un développement de l’offre locale d’enseignement supérieur.